Lady S.

13 août 2008

[ Etre soi-même au final. ]

" Je n’oublierai pas tout ce qui s’est passé. Les entrainements très tôt ou trop tard, les déjeuners à la vitesse lumière, les pauses où on se jetait tous dans le hall d’entrée pour regarder les JO de Pékin. Mes retrouvailles avec ma Follasse dans les vestiaires, à crier et crier jusqu’à épuisement « T’es lààààà », « Ouiiiiii », « t’as gagnéééé ?? » « Noooon » « Oh. Bien fais pour ta gueule » ;p . Je n’oublierai pas mes allés-retours pour assister aux matchs de mes frères de cœur ; où j’y allais toujours en chantonnant et sur la pointe des pieds tout en balançant mes bras…on s’étonnait toujours de découvrir que j’étais bel et bien une joueuse et non un membre du staff, ou un « très bel ovni » comme l’a dit le monsieur de l’entretien. J’avais toujours de gros coup dur d’ordre personnel, mais jamais je ne broyais du noir. Je savais que les larmes étaient le premier pas vers la descente aux enfers. Je n’ai jamais lâché prise, et j’ai tout misé sur la compétition. J’ai tout misé sur nos rires. J’ai tout misé sur cette belle aventure humaine. Sur cette fraternité à toute épreuve, sur ces idioties qui donnent le sourire, sur ces visages. Parfois, nos rires étaient si forts qu’ils balayaient mon cœur meurtri. Parfois mes efforts physiques étaient tellement violent qu’ils apaisaient mes pensées les plus noires. Je n’arrêtais pas de me répéter « Ne tombes pas dans ce piège. Ne tombes pas dans le mélodrame. On s’en fout de tes problèmes. »

Le soir très tard, dés que je pouvais, je rentrais à la maison. Les lumières éteintes, et lui, allongé sur le lit. Lui pour qui, je n’existerais peut être plus un beau jour. Et en rentrant dans ma chambre, j’ai les lettres déposées sur mon bureau, et Elles qui m’asphyxient.

En réalité c’est toute la société entière qui me dégoute. Je n’aime pas les formalités. Je n’aime pas les contraintes. Je n’aime pas être enfermée avec mes problèmes. Je n’aime pas qu’on me dise « assieds toi, et discutons ». Moi je ne discute pas. J’ai mauvais caractère, et je m’emporte dés qu’il s’agit d’amour propre.

C’est pour ça que je ne reviens que très rarement. Parce que ça me casse les couilles. Et parce que, dés que je peux partir, je pars. Dés que je peux me défouler, je me défoule. Dés que je peux être en mouvement, je le suis. La compet’, c’était un vrai bol d’air frais ; entre cette fraternité, ces moments de partage et la recette du bonheur « l’union fait la force ». J’aime être entourée de gars qui savent ce qu’ils font. J’aime être entourée de gars qui ont tous « une histoire » comme la mienne. On est dans le même cas. On souhaite se battre. Avant tout, pour nous. Ensuite, pour les autres. Mais on se bat, jour après jour, tout en restant fidels à nous-mêmes, et tout en profitant de la vie.

Le CV bien rempli, la fac, la prétention d’une belle vie, la lecture des Closer et l’éternel « oh je m’extasie devant la vie trop mouvementée des stars », les dernières nouveautés, les « oulala je suis trooop bien » dans les blogs, les dix milliars de photos de « moi, moi, moi » qui sont sensés représentés le bonheur mais qui au final n’est qu’un jeu démonstratif pour se persuader qu’on n’a pas une vie de merde.

Moi ça me fait rires. C’est que des foutaises. Ça, c’est pas la vraie vie.

On s’en fout de ces trucks. J’ai l’impression que les gens prétendent être heureux plus qu’ils ne le sont.

Heureusement, c’est pas mon cas.

Je ne me plie pas à la société.

Je vis ma vie comme je l’entends, en fixant mes propres règles, et ma conception du bonheur.

Au fait, dans moins d’une heure, on dispute notre finale.

Je blablatais juste histoire de faire passer le temps et de faire diminuer le stress, ahaha. "